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Pondéralement vôtre...
2 septembre 2008

Mauvais souvenir...

Afin de rassurer les lecteurs de ce blog, le récit qui va suivre raconte un épisode de ma vie de lycéenne. Aujourd'hui, je n'ai plus aucune antipathie envers mes kilos en trop, je suis comme je l'explique depuis le début sur ce blog, très bien dans ma peau. Mais parfois, il reste quelques traces que l'on appelle souvent "vieux démons".



Brice, Aymeric, Nicolas. Tous trois seize années de vie. Brillants élèves du très réputé lycée Niçois où je suis entrée sur dossier. Et un pari entre trois potes du même âge ingrat. Le grand Aymeric tentait beaucoup trop de se rapprocher de moi. Sa gentillesse soudaine, ses compliments inattendus…Que voulait-il? J'étais peu habituée à ce genre de choses. Je lui avais laissé le bénéfice du doute, me disant qu'il était peut-être tout simplement gentil et qu'il voulait apprendre à me connaître.


"Si tu arrives à sortir avec Sylvie, on te paie le Mac Do, ne l'oublie pas!". Moi je n'ai pas oubliée, cette phrase entendue au coin d'un couloir, incognito en montant les escaliers. C'était probablement d'une gigantesque honte que de sortir avec une grosse et s'afficher avec elle valait bien toute l'admiration des copains ! Quelle témérité en somme ! Quel courage ! Quelle vaillance ! Quel défi ! Que faire? Que dire?  Trop de déception devant tant de stupidité. Personne ne m'avait vue arriver. J'avais vite redescendu les escaliers pour arriver par l'autre côté de ce long couloir. Il a voulu ce même jour se rapprocher un peu plus de moi. Son bras s'est sans permission posé autour de mes épaules. Frisson de dégoût. J'ai réagi sans douceur. Toute ma blessure s'est concentrée dans le violent coup que je lui ai porté à la poitrine. Le repousser loin, c'est ce que je voulais. Très loin. Il s'est retrouvé plaqué contre le mur, les bras projetés en l'air, le visage déconfit, pâle comme un linge, humilié d'avoir été plus faible qu'une fille qui en plus était un gros tas flasque de gras pour lui. Mon regard à ce moment a sûrement été plus que meurtrier. Je ne sais pas exactement ce que j'ai ressenti à ce moment là. Les faits remontent à presque 10 ans en arrière. Je sais juste que tout se mélangeait, tout était confus et que j'avais mal. C'était un profond dégoût qui m'emplissait la gorge de laquelle aucun mot ne pouvait sortir tellement elle était contractée de colère. Un dégoût à deux facettes. Si la gente masculine me provoquait d'innombrables nausées, je continuais à insupporter ce corps qui était le mien. Gras. Boule. Enorme. Sac à patates. Trop grosse.


C'est probablement cet événement malencontreux, cette mésaventure de jeunesse qui m'a rendu tactilement associable. J'ai très longtemps, jusqu'à il y a peu, -et encore un peu maintenant d'ailleurs-, détesté le contact tactile avec l'autre, homme ou femme. Comme avec Aymeric, j'ai souvent réagi avec impulsivité, hurlant, frappant, râlant, jetant des regards noirs, comme si ces contacts étaient calculés, des trahisons prévues, des tentatives de tromperies, de moqueries, des insultes. Comme si, caché derrière chaque geste destiné à me toucher innocemment l'avant-bras, ou l'épaule, il y avait un plan fallacieux visant à me ridiculiser, à me faire du mal. J'ai beaucoup changé avec l'âge, heureusement.


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Commentaires
W
Les hommes manquent parfois de tact quand ils sont jeunes et quand ils sont plus vieux aussi, ceci étant, ils ne sont pas tous comme ça ! J'en connais plein d'bien donc tu peux t'en remettre va :)
U
j'ai également été l'objet d'un pari. pas à cause de mon poids, car à l'époque j'étais mince. je sais pas trop pourquoi en fait...<br /> de la part du seul gars que j'ai aimé de toute ma vie. le premier amour. 14 ans après je m'en suis toujours pas remise. et j'ai une vie sentimentale merdique.<br /> l'adolescence, ça pue, qu'on soit obèse ou pas...
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